Karnet de route #4

Il est des voyages qu’on se prévois mais qui ne viennent jamais, et des envies qu’on met de coté longtemps avant de les concrétiser, des rencontres que l’on repousse pour tout un tas de raisons, et puis arrive le jour ou tombe un rendez vous qu’on ne peut refuser… Après une année compliquée, tant économiquement pour kustom workshop, la faute à la crise, les idées de grandeur des cocos et le reste, que personnellement avec des hauts et des bas professionnels et personnels, l’envie d’aller rouler seul, pour faire le point, sorte de psychanalyse de biker, s’est faite de plus en plus ressentir… Puis est tombé, comme venue de nulle part, une invitation au 20 ans de la 200eme promotion de l’école nationale des sous officier d’active de Saint maixent… Putain, 20 ans que je n’avais pas vu les lascars avec qui j’avais brulé mes premières semelles de rangers, 20 ans que je n’avais pas vu ceux avec qui j’avais découvert le dépassement de soit, les nuits de garde et les 400 coups au nez et à la barbe de nos cadres de l’époque… Quand bien même nous n’avions pas l’étoffe des héros des films à gros budget, ces gens la représentaient pour moi mes premiers frères d’arme, et pour rien au monde, je n’aurai loupé le rendez vous, et vous vous doutez bien qu’il était évidement hors de question que je m’y pointe en bagnole ou en train… Décision prise d’y aller en bécane, mais pas juste pour y aller… J’avais du monde à voir, une collègue de galère à Évreux, un frère d’arme tombé en opération enterré à Doudeville, de la famille à besancon… Rdv pris, je prévois le trip… 1800km, donc environs 2000km galère de gps et détours divers compris. Le sac sera sommaire, je suis toujours militaire d’active et la tenue terre de france complète avec les décos et le képis prennent de la place… La cérémonie se déroule un mardi, on décide avec les copains de se retrouver le lundi, histoire de se chauffer à l’ancienne… Je partirais donc le samedi, pour Evreux, puis Doudeville le dimanche, Saint maixent le lundi et mardi, besac le mercredi pour un retour le jeudi. Vu l’age du softail, je sue un peu du S.I.F. au vu des kilomètres à abattre, je me dis que ça devrait passer crème mais non sans embuches, je connais mon karma mécanique… et un homme préparé en valant deux… je fais mon sac, effectue les vérifications d’usage, faisceau, freins, nettoyage du carbu, huiles (la boite me mangera près de la moitié d’un bidon, la faute sans doute à mon entêtement à kicker impérativement pour démarrer) vidange de l’huile moteur et on est prêt… Le sac sanglé et je pars…
cedric chantefort
à 11h06
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